déraidir

déraidir

déraidir [ deredir ] v. tr. <conjug. : 2>
• 1604; réfl. 1559; de dé- et raidir
Faire cesser d'être raide. assouplir, dégourdir. Déraidir ses membres. (1798) Fig. Adoucir, rendre plus malléable. Déraidir un caractère. Pronom. « Dans le vestibule, il se déraidit, allant jusqu'à m'aider à mettre ma veste » (H. Bazin). ⊗ CONTR. Raidir; endurcir.

déraidir verbe transitif Littéraire. Faire perdre de sa raideur à quelque chose, à un membre, à une partie du corps. ● déraidir (synonymes) verbe transitif Littéraire. Faire perdre de sa raideur à quelque chose, à un membre...
Synonymes :
- dégourdir
Contraires :

⇒DÉRAIDIR, verbe trans.
Faire perdre sa raideur à quelque chose, l'assouplir. Il a étiré et déraidi ses jambes (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 182).
Emploi pronom. réfl. :
1. ... toute sa personne secouée d'un petit frisson de froid se déraidissait. Rigide tout à l'heure et défendu par son immobilité, le corps de la femme réapparaissait, vivait, livrait insouciamment quelque chose de ses mystères sous les plis changeants du vêtement.
VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 165.
Au fig. :
2. ... dans ces minutes royales, si nous étions poète, toute la plainte de l'univers (...) s'échapperait de notre cœur, vivante, épanouie, prête à déraidir les âmes.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 3, 1904, p. 247.
Emploi pronom. réfl. Se détendre, se laisser aller :
3. Gêné, compassé dans la première partie de son rôle, il [M. Guitry] s'est déraidi subitement au quatrième acte et a joué toute la scène du bal avec un superbe emportement de colère amoureuse.
A. DAUDET, Pages inédites de crit. dramatique, 1897, p. 134.
Rem. On rencontre ds la docum. les part. passés adj. déraidi, ie, déroidi, ie. Peu à peu ses membres déroidis lui permettaient de plus faciles mouvements (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 355). Ce charme que possède le Midi (...) pour vaincre le dur des âmes du Nord et les livrer, déliées et déraidies, au catholicisme (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 158).
Prononc. et Orth. :[] ou, p. harmonis. vocalique, [-]; (je) déraidis [(e)di]. Var. déroidir, je déroidis []. [] [e] fermé libre lat. devenu [] à la fin du Moy. Âge, subit vers le XIVe s. 2 traitements : il aboutit à [wa] dans un grand nombre de mots (roi, loi, voix, évolution qui s'étend du XIVe au XIXe s.); il aboutit à [] écrit -ai-, [] perdant son élément labial, dans un certain nombre de mots, surtout derrière [] (raie, craie). Dans de nombreux mots il y a, jusqu'au XVIIe s., hésitation entre [wa] et [] : croire/crere, droit/dret (cf. ces mots) dans lesquels c'est [wa] qui l'emporte. Dans raide/roide (et ses dér.), c'est [] qui est couramment prononcé, la prononc. [wa] étant réservée au style oratoire et considérée comme vieillie. Le verbe est admis ds Ac. 1798 et 1835, s.v. déroidir; ds Ac. 1878 et 1932, s.v. déraidir, avec la rem. : ,,on écrit aussi déroidir``. La majorité des dict. admet les 2 formes tout en soulignant que déroidir n'est plus usité (cf. Lar. 19e-20e, ROB., QUILLET 1965). Étymol. et Hist. 1. 1559 réfl. se desroidir « perdre sa raideur » (OL. DE MAGNY, Od., f° 35 v° ds GDF. Compl.); 2. 1604 « faire perdre à quelque chose sa raideur, relâcher » (Trium. Ling. Dict., ibid.); 1798 fig. (Ac. : son caractère commence à se déroidir). Anton. de enredir (Psautier d'Oxford, Cantique de Moïse, 17, éd. Fr. Michel, p. 238), enroidir (Dialogue Gregoire, 184, 8 ds T.-L., s.v. enredir), cf. enreder, enroidier ds T.-L.; prép. de(s)-, lat. dis-; dès 1268, la forme de[s]roidier « faire cesser la raideur des membres » (Claris et Laris, 25579 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. :8.
DÉR. Déraidissement, subst. masc. Action de (se) déraidir et, p. méton., résultat de cette action. Il y a eu comme un déraidissement entre Dumas et moi et comme un commencement de relation (GONCOURT, Journal, 1895, p. 873). Il résulta de cette volte-face — escomptée par l'habile dictateur — un déraidissement général (L. DAUDET, Sylla, 1922, p. 197). 1re attest. 1636 deroidissemant (MONET, p. 300a); du rad. du part. prés. de déroidir, déraidir, suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 1.

déraidir [deʀɛdiʀ] v. tr.
ÉTYM. 1559, réfl.; 1604, trans.; de 1. dé-, et raidir.
1 Littér. Faire cesser d'être raide. Assouplir. || Déraidir ses membres engourdis par le froid. Dégeler, dégourdir.
1 Les objets ont perdu leurs angles et le sommeil a déraidi leurs poses. Ils se tassent paresseusement.
Cocteau, la Difficulté d'être, note, p. 245.
2 (1798). Fig. Adoucir, rendre plus malléable. || S'efforcer de déraidir un caractère. Adoucir.
——————
se déraidir v. pron.
Cesser d'être raide (au sens propre ou figuré).
2 Dans le vestibule, il se déraidit, allant jusqu'à m'aider à mettre ma veste (…)
Hervé Bazin, Qui j'ose aimer, 13, p. 122.
3 Gêné, compassé dans la première partie de son rôle, il (M. Guitry) s'est déraidi subitement au quatrième acte et a joué toute la scène du bal avec un superbe emportement de colère amoureuse.
Alphonse Daudet, Pages inédites de critique dramatique, 1897, p. 134, in T. L. F.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • dire — abasourdir abâtardir adire affadir agrandir alourdir anordir applaudir approfondir arrondir assourdir attiédir bien dire blondir bondir brandir c est à dire candir contredire dire dédire dégourdir déraidir désengourdir déverdir engourdir enhardir …   Dictionnaire des rimes

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